Eco-Méthane est une mesure des émissions de méthane entérique des vaches laitières : mesure instantanée via l’analyse en spectroscopie infra-rouge du lait.. Le méthane entérique représente 40% des émissions de gaz à effet de serre d’une ferme laitière. La mise en place de la mesure permet de mettre en place des solutions alimentaire de réduction (apports de sources d’Oméga 3 végétales comme herbe, lin, luzerne…) avec des bénéfices collatéraux en santé animale et en nutrition humaine.
Description détaillée de la Solution
La méthode proposée repose sur de nombreuses données scientifiques qui démontrent qu’une alimentation des bovins caractérisée par des composants végétaux spécifiques et traditionnels permet, à production équivalente et en comparaison à des systèmes « standards » à base de maïs et de soja, une réduction des émissions de méthane (CH4).
L’apport de fourrages riches en Oméga 3 (ALA) sous forme de graine de lin, herbe, luzerne… à des vaches laitières a ainsi démontré son efficacité [Giger-Reverdin et al., 2003] [INRA, 2006] [Martin et al., 2006] [Martin et al., 2008] [Doreau et al., 2008] [Quinlan et al., 2010] pour réduire le méthane et pour améliorer la qualité nutritionnelle du lait.
Cette méthodologie s’appuie sur donc deux points :
- D’une part, une technique de réduction des émissions de méthane en introduisant dans la ration des ruminants laitiers des aliments permettant cette baisse tels que des composants riches en Oméga 3 comme les graines de lin et les fourrages verts.
- D’autre part, une méthode de mesure indirecte de cette réduction d’émission de CH4 à partir des profils en Acides Gras (AG) du lait des ruminants laitiers.
La méthodologie proposée est applicable au méthane produit par les fermentations entériques des ruminants laitiers. Elle est basée sur le lien entre :
- la production de méthane et la production des différents Acides Gras Volatils (AGV) lors de la rumination [Moss et al., 2000] [Gworgwor et al., 2006] [Martin et al., 2006] ;
- la nature des acides gras volatils et le profil en acides gras de la fraction lipidique du lait [Chilliard et al., 2000] [Chilliard et al. 2001] [Schmidely et Sauvant, 2001] [Couvreur et Hurtaud, 2007].
Elle est basée sur le brevet Européen (étendu d’autres pays) 08-54-230, inventeurs VALOREX et INRA
Cette méthode est basée, technologiquement sur la mesure dite de spectroscopie infra-rouge, qui permet de mesurer instantanément la teneur en acides gras d’un litre de lait, et d’en déduire la quantité de méthane émise pour la production de ce litre. Cette méthodologie offre la possibilité de bénéficier d’Unités de Réduction des Emissions (URE) (que peut octroyer l’Etat dans le cadre de la mise en œuvre, sur le territoire national, des mécanismes de flexibilité prévus par le protocole de Kyoto – Cf. Arrêté du 2 mars 2007) pour les réductions vérifiées d’émissions de Gaz à Effet de Serre (GES).
Cette méthode n’est pas applicable aux activités de projet qui entraineraient des effets collatéraux négatifs tels que l’augmentation des autres émissions, la détérioration de la qualité nutritionnelle des produits ou la détérioration des performances techniques en élevage. De même, cette méthode n’est pas applicable aux activités de projet qui reposeraient exclusivement sur l’emploi dans les rations des ruminants laitiers de produits non végétaux et/ou d’additifs chimiques. En effet, leur utilisation est contraire aux attentes sociétales.
Ainsi, chaque éleveur peut faire un choix individuel, indépendamment des choix de sa laiterie et afficher sur un « compteur » dont la mécanique est validée par les experts des Nations Unies (validation UNFCCC en 2012) et de l’état Français (méthodologie validée en 2011 et signatures des « accords collectifs » sur la base de cette méthode en 2013.
Près de 2000 éleveurs laitiers Français (sur 65000) ont adopté le système de mesure proposé. Les tonnes de réduction de CO2 (équivalent) ainsi produites sont gérées par l’association Bleu-Blanc-Cœur. Un projet soutenu par des fonds Européens (Projet CIP) étend la méthode à 8 autres pays.
Il faut souligner que les changements rendus possibles par la mise en place de la mesure ont un coût dans les élevages, et que le recours à la finance Carbone permettrait des progrès très forts dans un domaine sensible (les émissions de Gaz à effet des serre de l’élevage représente 5% de l’inventaire national). Pour l’heure, la mise en place de la mesure précède des changements de stratégie pour les éleveurs, si cette démarche était soutenue, par laiteries, consommateurs ou distributeurs….
Date de lancement
Réalisation engagée depuis2013
Projet en cours avec première expérimentation depuis2013
Partenaires de la solution
Eco-Méthane fédère tous les acteurs des filières agricoles. Au premier plan les éleveurs qui s'engagent à travailler la qualité de l'alimentation de leurs bovins. L'Association Bleu-Blanc-Coeur (www.bleu-blanc-coeur.org) fédère et organise la solution.
Points de vigilance pour le déploiement de la Solution
Les enjeux liés aux émissions de méthane des ruminants ont créé une activité forte dans l’agro-chimie qui met en place en ce moment des solutions de type additif ou médicament sans remettre en cause les régimes alimentaires basés sur les monocultures. Ces molécules chimiques sont efficaces, mais renforcent la pérennité des systèmes construits sur les monocultures et qui sont responsables d’autres nuisances. Il convient de bien valider via une maîtrise de l’obligation de moyens lors des engagements individuels des éleveurs.
Chiffres clés illustrant le déploiement et les résultats de cette Solution
La France produit chaque année 24 milliards de litres de lait de vache, chaque litre produit en moyenne 18 grammes de méthane, soit 18 * 25 = 10. 800.000 tonnes de C02 équivalent.
(Sans compter les bovins viandes, chèvres..)
Une réduction de 20% de ces émissions permettrait donc de réduire les émissions de 2 millions de tonne de CO2.
Le surcoût de production estimé serait de l’ordre de 0,01 € maxi par litre de lait.
En amont de la réduction de méthane entérique, la mise en place de culture locales riches en Omega 3 permettrait de :
- Ramener dans les assiettes 5000 tonnes d’Omega 3 puisés aux champs de lin et d’herbe
- Réduire les apports en graisses saturées de 61.000 tonnes non produites par les vaches ainsi nourries
- Réduire la production de soja de 100.000 hectares au Brésil
- Réduire la production de maïs de 176.000 hectares en France
- Et augmenter d’autant la production d’herbe, luzerne, lin, lupin, féverole….
Performances, impacts et résultats
Environnementaux
Réduction des émissions de Gaz à effet de serre (cf paragraphe précédent). Mais aussi toutes les lignes d’une analyse de cycle de vie, via la réduction des cultures à forte empreinte environnementale
Sociaux/sociétaux
Le surcoût lié à ce changement de régime des vaches est faible, mais il constitue le principal frein au déploiement de la méthode. La mise en place de la mesure chez certains éleveurs motivés est un premier pas. La baisse des émissions de gaz à effet de serre est linéaire et liée à l’ampleur du changement. L’apport de la finance Carbone, déconnectée du prix du lait (fixé par la laiterie) permettrait donc de faire passer l’environnement du statut de contrainte au statut de bénéfice économique, même modeste.
Economiques
Il s’agit de passer, en élevage, de l’analyse économique de court terme (marge par vache et par an par exemple) à une analyse économique de long terme (qui intègre la longévité et la santé des vaches par exemple). L’apport de la finance Carbone permet souvent de faire le « 1er pas ».
Techniques
Souvent, Les bénéfices environnementaux sont aussi des solutions de réduction du gaspillage. Cette méthode de réduction des émissions de méthane entérique n’échappe pas à la règle. Le méthane émis est un gaspillage de l’énergie des aliments de la ration des vaches, qui gagneraient à être transformé en lait ou en protéine, plutôt qu’en méthane
Résultats tangibles dès aujourd'hui
2000 éleveurs ont mis en place la méthode de mesure. En 2013, pour 500 éleveurs engagés en cours de l’année, 9000 tonnes d’ « URE » avaient été émises et soustraites de l’inventaire national. Le total 2014 n’a pas encore été calculé, il devrait dépasser les 50.000 tonnes de CO2
Résultats tangibles à horizons moyen et long terme
La France produit chaque année 24 milliards de litres de lait de vache, chaque litre produit en moyenne 18 grammes de méthane, soit 18 * 25 = 10. 800.000 tonnes de C02 équivalent. Une réduction de 20% de ces émissions permettrait donc de réduire les émissions de 2 millions de tonne de CO2
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Contact professionnel
NATHALIE KERHOAS
BLEU-BLANC-COEUR
DIRECTRICE
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Contact presse
Agnès LOIN
Agence de relation Presse Agnès LOIN
Directrice