Et si on recyclait le CO2 ?

Description détaillée de la Solution

LE CO₂, MOTEUR D’ECONOMIE CIRCULAIRE

Lancé en 2009 à l’initiative de la Société d’Economie Mixte pour l’Elimination des Déchets Industriels de la Basse-Seine (SEMEDI), le projet Siroco vise à capter et concentrer une partie du CO₂ présent à hauteur de 10% dans les fumées de son usine Sedibex.

L’intérêt ? Utiliser un sous-produit fatal du procédé de valorisation énergétique des déchets pour créer une boucle d’économie locale. L’objectif étant d’envoyer le CO₂ récupéré dans les fumées via un réseau de transport de gaz vers deux sites industriels associés à la SEMEDI, qui utilisent le CO₂ comme matière première dans la production d’additifs pour lubrifiants. 

Dans cette perspective, en association avec l’Institut national des sciences appliquées de Rouen (INSA), Veolia s’est appuyé sur sa filiale SARP Industries, exploitant de l’usine, et sur son pôle Recherche et Innovation (VERI) pour développer une unité pilote. Ce développement, qui a donné lieu à une thèse, repose sur la mise en place d’une installation ajoutée directement avant les cheminées de l’usine, permettant de capter le CO₂ dans les fumées et de le concentrer. Il met en œuvre un procédé d’absorption réactive aux amines, une technologie mature qui n’a jamais encore été déployée sur une installation de valorisation énergétique des déchets.

De 2011 à 2013, le fonctionnement de l’unité pilote à partir des fumées réelles de Sedibex a permis de démontrer la faisabilité technique de l’opération, de préciser la qualité du CO₂ obtenu et d’affiner certaines hypothèses économiques (OPEX). L’expérimentation a ainsi permis la réalisation d’une unité industrielle, basée sur les besoins des clients, d’une capacité de 12.000 tonnes de CO₂ valorisé par an (l’équivalent des émissions annuelles d’environ 1.500 français)[1]. Ce CO₂ de récupération, envoyé sous forme gazeuse, remplacerait du CO₂ liquide dont la fabrication est très énergivore et qui doit être livré par camion, parce qu’il est produit hors de la zone portuaire du Havre.

 Plusieurs étapes sont encore à franchir pour finaliser ce projet:

• L’association d’un spécialiste des gaz industriels qui, entre autres, garantira aux clients la fiabilité d’approvisionnement
• L’intégration des systèmes de transport du CO₂ gazeux en fonction du profil détaillé de consommation des clients
• La négociation entre les partenaires quant aux modalités contractuelles de la fourniture (spécifications, techniques, volumes, prix).

Cette décision interviendra mi 2016. Elle se concrétiserait pour la SEMEDI par un investissement évalué à 4 millions d’euros, hors réseau de transport du gaz, Sedibex prenant en charge l’exploitation de l’installation.

 Lionel Estel, enseignant-chercheur à l’Insa de Rouen

« Classiquement, le captage conduit au stockage et à l’utilisation de moyens de transport avec émissions de CO₂, ce qui n’est pas une solution optimum. Par ailleurs, outre les risques inhérents au stockage et à l’énergie nécessaire pour comprimer le CO₂ afin de le transporter, il faut savoir qu’avant 100 ans tous les sites disponibles risques d’être saturés. D’où cette voie innovante qui consiste à aller chercher le CO₂ dans les fumées pour le rétrocéder localement aux industriels. »

(1) EN Source : CDC Climat, MEDDE– Key Figures 2015, according to a territorial approach 

Date de lancement

Initié en 2009, le projet SIROCO de captation et de valorisation du CO2 sur les cheminées de l’usine Sedibex s’est concrétisé à partir de 2011 par le développement d’une unité pilote.

Partenaires de la solution

Chiffres clés illustrant le déploiement et les résultats de cette Solution

Performances, impacts et résultats

Environnementaux
Réduction des émissions de gaz à effet de serre par le captage et la valorisation du CO2 présent à hauteur de 10 % dans les fumées émises par l’usine Sedibex (boucle locale).

Economiques
Valorisation de 12.000 tonnes de CO2 par an, utilisé comme matière première pour la production d’additifs pour lubrifiants.

Techniques
Le CO2 de Sedibex permet de remplacer du CO2 liquide, dont la fabrication est très énergivore et qui doit être livré par camion, par un CO2 de récupération envoyé sous forme gazeuse par tuyauteries. Processus garanti, sécurité sanitaire.