Dès le stade fœtal, nous sommes exposés à de multiples facteurs non-génétiques ayant des effets sur notre santé. Au cœur de nos cellules, l’environnement de l’ADN module l’expression de nos gènes. Au quotidien, nous sommes sujets à des expositions physiques, chimiques, biologiques. Les contextes socio-économiques et psychologiques ont également une influence. Un nouveau concept unifie l’ensemble de ces expositions sur une vie entière : il s’agit de l’exposome. Son étude pourrait permettre d’anticiper, de limiter, voire de prévenir les conséquences des changements climatiques sur notre santé.
Description détaillée de la Solution
Une nécessaire participation des citoyens
L’exposome s’inscrit dans la construction d’une médecine personnalisée, capable d’individualiser les risques, donc les trajectoires de prévention et de soin. L’usage des données personnelles de vie et de santé implique une vigilance éthique, aussi une participation active des citoyens sera nécessaire à la définition des bonnes pratiques.
L’exposome, une solution pour étudier l’impact des changements climatiques sur la santé humaine
Les changements climatiques vont augmenter de nombreux facteurs de risque dans nos milieux : vecteurs des maladies infectieuses, pollution atmosphérique, répartition des pollens, événements extrêmes comme les canicules ou les inondations.
L’exposome permet d’intégrer les stress d’origine climatique et d’autres origines. Il dessine une cartographie des risques environnementaux, par nature très vaste : dans le seul domaine chimique, il existe plus de 100 000 composés chimiques répertoriés dans notre milieu ! Mais son étude peut être simplifiée. Les agressions de toute nature subies par notre organisme, y compris psychosociales, convergent vers quelques dizaines de voies de stress à l’échelle moléculaire ou cellulaire. Modéliser ces voies de toxicité, c’est détenir la clé des dimensions pathologiques de nos expositions.
Gestion des « Big Data », un challenge supplémentaire
Le développement de la biologie moléculaire a rendu possible le déchiffrage du génome humain, puis donné naissance aux « omiques ». Ces disciplines étudient les interactions des grands ensembles de gènes (génomique), ARN (transcriptomique), protéines (protéomique), etc. Dans le même temps, des travaux de recherche ont mis en lumière l’importance de tous les facteurs non-héréditaires pour le développement de l’organisme et sa santé.
Les données susceptibles de nourrir les modèles d’exposome sont donc massives : on parle de « Big Data ». Outre les registres sanitaires, de nombreux capteurs sont aujourd’hui capables de mesurer des informations physico-chimiques et des paramètres géolocalisés. Les images satellitaires informent en temps réel sur des données environnementales. Téléphones et tablettes sont autant de terminaux individuels connectés, parfois dotés d’application de bien-être qui produisent des données de santé.
Serons-nous capable de collecter analyser et modéliser toutes ces informations pour améliorer la santé de chacun ? L’exposome est un grand défi pour les années à venir.
Date de lancement
Projet en cours avec première expérimentation depuis2015
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Contact professionnel
Michèle Garlatti
Inserm
Chargée de communication scientifique